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Un poisson hors de son élément. Ils sont deux. L'œil exorbité renvoie à l'objectif d'une caméra. "Je suis le ciné-œil. Je suis l'œil mécanique. Moi, machine, je vous montre le monde comme seul je peux le voir…" écrivait Dziga Vertov, l'Homme à la caméra. Œil qui marque aussi l'étonnement. Etonnement de lui-même, étonnement du spectateur. Derrière la paroi, la planète terre émerge des flots tumultueux. Paroi. Ecran. Mise en représentation d'un état chaotique du monde. L'écran nous renvoie son image. "Le documentaire a vocation d'être le reflet éclaté du monde" nous dit Jean Pierre Rehm, directeur délégué du FID Marseille.
Programmation chaotique ? En effet cette année aucun axe thématique n'apparaît d'évidence. Il nous semble de plus en plus évident au fil des programmations que le thème à privilégier dans un festival de films documentaires c'est bien le documentaire lui-même.
Précisons. Nous parlons de documentaire de création. Jean Vigo préférait "point de vue documenté" à documentaire. Là, le centre du propos se déplace vers celles et ceux qui oeuvrent. Car c'est bien de leur combat avec ce réel à la fois évident et insaisissable, c'est à dire complexe, que surgissent ces objets aux contours multiples que nous appelons documentaires de création.
Présence des réalisateurs. C'est un axe que nous voulons à tout prix privilégier. Cette année chaque séance sera l'occasion d'une rencontre particulière. Occasion privilégiée d'interroger le point de vue de l'Autre. C'est dans cet entre-deux que se faufilent les instants où chacun peut modifier et augmenter son potentiel de perception du monde.
Entre-deux. Le documentaire ouvre des voies dans cet entre-deux du rapport qu'il entretient à divers champs de connaissance. Il a cette vocation et possède ce pouvoir de porter des éclairages toujours renouvelés sur des registres aussi variés que l'histoire, l'art, les techniques, la sociologie. Nous avons voulu une programmation qui rende compte de cette diversité et de cette richesse.
Richesse dans la diversité. Cette année sera aussi celle d'une ouverture à d'autres disciplines d'expression artistique. Ainsi la rencontre avec "La cuisine", Centre d'art à Nègrepelisse, pour une soirée commune à Saint Etienne de Tulmont. Ainsi le partenariat avec Les Nuits Celtes de Caussade pour la projection de L'homme d'Aran de Robert Flaherty en ciné-concert en présence du groupe Doolin.
Nous poursuivons le travail engagé depuis 3 ans avec Emmanuel Burdeau, rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma. Reconduite donc d'un atelier consacré cette année à l'œuvre de Pedro Costa, cinéaste portugais, et plus particulièrement autour de son film Dans la chambre de Vanda.
Parallèlement, le samedi après midi du week-end de clôture sera l'occasion de l'ouverture d'un cycle orienté vers la découverte du cinéma documentaire et des questionnements qui l'accompagnent. Découverte d'abord d'un grand nom : Raymond Depardon. A travers son travail au Tchad, Marie Pierre Lafargue nous guidera, afin d'éviter l'ensablement, sur les pistes qui relient documentaire et fiction. Cet après-midi s'adressera en priorité aux jeunes lycéens pour lesquels l'accès aux salles sera gratuit mais aussi à tous celles et ceux qui souhaitent appréhender cette matière qui nous est chère.

Bonnes projections à toutes et à tous !
Béatrice Amiel
Jean Michel Filiquier

édito
"Le poisson est mal placé pour découvrir l'existence de l'eau"
Clyde Kluckhohn

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