Tchad 1,2,3
fermer la fenêtre

Réalisateur : Raymond Depardon
1970 - 1975 - 1976
52 mn

Première partie de Tchad : l'embuscade, tourné en 1970 décrit l'attaque dont sont victimes les Toubous qu'accompagnent Raymond Depardon, Gilles Caron et Michel Honorin dans la palmeraie d'Aozou. Les trois journalistes, eux-mêmes pris dans l'embuscade, se rendent et continuent à filmer jusqu'à la fin des combats.
Les deuxième et troisième parties de Tchad comportent notamment les deux entretiens de Françoise Claustre, otage française des Toubous et la vie des combattants rebelles sous la direction des Hissène Habré. Le premier entretien avec Mme Claustre, fruit d'une longue attente, a été réalisé en août 1975 et donne au film une séquence d'une intensité dramatique exceptionnelle. Un an plus tard, en juin 1976, Depardon filme un second entretien où Françoise Claustre réagit différemment face à la caméra, mettant plus en scène son propre drame. Elle a été libérée après 30 mois de détention en 1977.

Raymond Depardon s'oriente très tôt vers la photographie. Il fait ses premières photos dans la ferme de ses parents. Il devient assistant du photographe Louis Foucherand. En 1967 il fonde l'agence Gamma., première agence de photographes indépendants. En 1974 il réalise son premier documentaire sur la campagne présidentielle de Giscard D'Estaing, censuré pendant 28 ans et sorti en salle en 2002.
Il réalise nombreux films sur les institutions. Il dénonce les injustices en France et en Afrique avec notamment "Afriques comment ça va avec la douleur ?

Quelques films…
"Un homme sans l'occident" 2002
"Profils paysans : l'approche" 2000
"Délits flagrants" 1994


Marie-Pierre Lafargue animera la journée Découverte du Cinéma Documentaire.

Marie-Pierre écrit des articles consacrés à l’analyse des films dans la Nouvelle Revue Pédagogique. Elle travaille au service scolaire de Ciné 32 à Auch et intervient dans les lycées du Gers. Elle organise également des formations à l’image cinématographique en mileu scolaire.
‘‘Aujourd’hui, la prolifération des images télévisuelles et virtuelles entraîne une grande confusion. Quelle est la nature d’une image ?
Comment la comprendre à la fois dans son rapport au monde et dans sa dimension poétique ?
Le film demeure une construction d’images et de sons agencés selon un point de vue. Le réel, le plus brut soit-il, y est toujours passé au crible d’une perception, celle du réalisateur d’abord - qu’il délègue à ses personnages parfois -, celle du spectateur ensuite.
Dans le corps du film, fiction et documentaire se mêlent intimement. La fiction se nourrit du réel. Le réel fait intrusion dans la fiction. Parfois c’est un bouleversement, parfois une lente transformation de la matière documentaire comme un acquiescement du cinéma devant l’imagination de la vie. Travaillé par la réalité, le cinéma travaille le réel à son tour et ainsi, le révèle à lui-même.

Marie-Pierre Lafargue