“La culture c’est comme l’amour, ça ne sert à rien”.
Petite phrase butinée au détour d’une émission radiophonique, petite
phrase qui ce jour-là résonna tout particulièrement en nous. Nous vous
la confions pour qu’elle ne se perde pas.
Nous sortions de chez quelque philistin qui joue encore à opposer culture
et agriculture. Rappelons seulement ici qu’à l’origine de la structuration
des politiques culturelles en France il y a un cri : “plus jamais ça !” en
réaction, au sortir de la guerre, à la barbarie nazie. De toute évidence,
un long chemin reste à parcourir. Est-il encore possible de croire qu’une “élévation” puisse pacifier les esprits ?
Restons humbles. Les chemins que nous empruntons tout au long de
l’année nous permettent de croiser quelques regards singuliers portés
sur notre monde, quelques regards qui nous grandissent en démultipliant
notre propre vision du monde.
Parfois des films nous prennent, nous imposent leur force, et nous disent : “vous ne pouvez pas ne pas nous montrer”. Ce fut le cas par exemple pour
Matthew’s laws dont la belle puissance à la fois subversive et humaniste
nous bouleverse encore. Le dérèglement voire la déraison, qu’il soit
mystique ou agricole, traverse insidieusement cette programmation et
révèle aussi de grandes beautés. Que ceux qui nous aident à faire un pas
de côté soient ici remerciés.
Nous nous intéressons aussi cette année à l’art dans sa lutte contre le
temps, nous accueillerons Françoise Jolivet, sculpteur, Laurent Guillaut,
conservateur du musée Henri Martin de Cahors et les spectateurs des
Hivernales du documentaire qui le souhaitent pourront visiter avec
Hélène Guillaut, ajointe au conservateur, les réserves du musée Ingres de
Montauban. Maryvonne Constant et ses Amis de La Moutardière travailleront
sur ce thème durant tout l’hiver et nous proposeront les fruits de leur
travail lors d’une exposition en février. De bons moments en perspective.
Béatrice Amiel, Jean-Michel Filiquier